Hirkhouf est le plus ancien explorateur connu. Cet Egyptien, issu d’une famille noble d’Eléphantine, une île située sur le Nil près d’Assouan à la frontière des royaumes d’Egypte et de Nubie, exerça longtemps la fonction de nomarque (gouverneur) de Basse-Egypte (sud). Il mena à ce titre, quatre expéditions en Nubie au cours du XXIVe siècle av. J.C.
Sa Majesté et Seigneur Mérenrê m’envoya au pays de Yam avec Iri, mon père, unique compagnon et Prêtre-Lecteur (…) Le voyage dura sept mois (…) j’en ramenai les produits les plus beaux et les plus exotiques.
Les voyages d’Hirkhouf nous sont connus par les inscriptions que l’on a pu déchiffrer sur sa tombe à Assouan dans le sud de l’Egypte (cf illustrations ci-dessus ou ci-contre). Ils traitent tous de la Nubie, pays riche en ressources naturelles et passage obligé pour le commerce avec le reste du continent africain et avec qui l’ancienne Egypte a toujours entretenu des relations. C’était un temps où le monde semblait immense et les Egyptiens d’alors ne quittaient jamais leur village ; ce qui renforce la singularité d’Hirkhouf.
Les expéditions d’Hirkhouf en Nubie
Hirkhouf se rendit quatre fois en Nubie. La première fois avec son père, en tant qu’émissaire du pharaon : le pays de Yam mentionné dans la citation désignerait la région au sud de l’actuelle Khartoum où se rencontrent le Nil Bleu et le Nil Blanc. Il s’agissait alors de travers un désert un peu moins aride qu’actuellement mais néanmoins inhospitalier.
Il fut renvoyé une deuxième fois en Nubie à la demande du Pharaon Mérenrê afin d’établir des relations commerciales. La Nubie alors était une grande productrice d’or et de natron (carbonate de sodium utilisé pour la momification), produits fort prisés en Egypte.
La troisième fois, il y fut envoyé comme diplomate pour pacifier des chefs nubiens en conflit inaugurant la suzeraineté pharaonique sur ces terres et la quatrième, à la demande de Pépi II, il dût ramener un pygmée que l’enfant-Pharaon voulait absolument voir.
Plus tard, Hirkhouf fut également à l’origine de la découvertes des oasis de Kharga et de Daklah à l’ouest de Thèbes, confirmant définitivement le profil d’explorateur de ce grand voyageur.