De la sphère armillaire
Instrument emblématique de l’astronomie ancienne, la sphère armillaire représente l’univers en fonctionnement dans une vision géocentrique. Inventée vraisemblablement par l’astronome grec Erathosthène vers 255 avant J-C, elle aurait été utilisée dès l’Antiquité par l’astronome et mathématicien grec Hipparques (190-120) et surtout l’astronome et géographe grec Ptolémée (90-168). L’une des plus anciennes sphères armillaires connues remonte elle à 25 avant J-C. et serait l’œuvre de l’astronome chinois Zhang Heng.
Si l’utilisation de cet instrument demande une grande maîtrise, sa structure est somme toute assez simple. Un petit globe positionné au centre de l’objet représente la Terre autour de laquelle s’articulent trois anneaux parallèles les uns aux autres, symbolisant l’équateur et les tropiques. Ils sont traversés par un cercle diagonal représentant l’écliptique, et un cercle vertical joignant les pôles et incarnant le méridien local de l’observateur. Le tout est niché au centre d’un cercle qui tient lieu d’horizon.
À partir de la Renaissance, la sphère armillaire devient un instrument de démonstration, d’études et de connaissances et son usage se répand dans les cabinets savants et dans les universités. Elle devient également un symbole de pouvoir à l’image de l’usage emblématique qu’en fera le Portugal, alors grande puissance maritime. Fabriquées en or ou en argent, les sphères armillaires deviennent des objets d’art de prestige qui décorent les palais des rois et des princes. On les retrouve également comme décor des peintures de la Renaissance.
Malgré la vision héliocentrique du monde les sphères armillaires continueront de se fabriquer jusqu’au XIXe siècle à cause de leur aspect didactique et de leur esthétique. Elles permettent de comprendre nombre de phénomènes astronomiques. En 1669, l’imprimeur et cartographe néerlandais Johannes Blaeu dans son ouvrage Des Globes proposent soixante-huit usages différents de la sphère armillaire.